Fini la folie des grandeurs. Avec un déficit de 4,4 millions d’euros, confirmé lors d’une mission flash de l’Inspection générale des affaires culturelles (IGAC), le festival d’Aix-en-Provence était au bord du précipice. A l’occasion d’une conférence de presse vendredi 6 décembre pour présenter le programme de l’édition 2025, qui se déroulera du 4 au 21 juillet, le directeur général a dû répondre à la question qui fâche : comment se portent les comptes ? 
 “Les finances se portent mieux, a prévenu Pierre Audi. Nous avons eu une année difficile. Nous essayons de nous rétablir", a-t-il ajouté, assurant appliquer "la feuille de route très stricte" demandée par les partenaires publics qui soutiennent le festival.  

Un festival “fragile” 

Pour rappel, sur ces 4,4 millions d’euros, la seule édition de 2023 était responsable d’un trou de 2,11 millions d’euros. Et tout le monde devait mettre la main à la pâte : dans son rapport, l’IGAC préconisait un plan de secours de la part des partenaires publics (collectivités locales, région, mairie d’Aix-en-Provence, département et métropoles alentours) de 2,5 millions d’euros. Au printemps, ces derniers ont demandé à la gouvernance du festival un plan d'économies et la mobilisation de financements privés à hauteur de 850 000 euros. Ils avaient aussi apporté 1,6 million d'euros sous forme d'avance de fonds remboursable. De quoi rassurer l’inspection. 
"Ça reste bien sûr un festival fragile. Nous avons une voilure beaucoup plus réduite que d'autres années", a ajouté le directeur général. Comme prévu depuis le printemps 2024, le budget de l'édition 2025 sera réduit : "24 millions d'euros, en baisse de 14% par rapport à 2024", a précisé le festival. Il est fait appel à des "productions plus légères en termes de coût, à des co-financements et des partenariats plus nombreux [avec les Chorégies d'Orange, par exemple, ndlr] et une diffusion plus grande".  
En revanche, la programmation gratuite ne sera pas touchée et le festival souhaite encore élargir son public. En 2024, 68 000 spectateurs avaient été comptabilisés, un taux de participation en baisse par rapport à 2023.