Enregistrement effectué chez la musicienne. Chambre peu isolée au niveau sonore, mais calme ; elle sert à la musicienne pour travailler. Elle a deux harpes, une moderne et une ancienne. Il y a un terrain de football à l’extérieur. Si on se concentre, on peut entendre des jeunes jouer. Aurélie parle de comment elle est arrivée à la harpe ; de son histoire ; de son engagement social et musical. Elle m’a beaucoup fait penser à la liberté, que j’ai interprétée par des oiseaux synthétiques qui chantent tout au long de la pièce. La liberté, l’engagement, l’amour sont parmi les quelques idées que la narration d’Aurélie évoque.
 
À l’origine de cette idée il y a l’envie de voyager sur les mots des musiciens, qui me suggèrent des sons, des musiques, des couleurs. Les interprètes interviewés parlent de musique, jouent de leur instrument, font des exemples, racontent leur histoire. Ainsi, ils font résonner toute la musique. J’ai alors surfé sur les paroles et j’ai traversé les musiques évoquées. Les musiciens interviewés je les ai rencontrés chez eux. Je les connaissais déjà et certains ont joué ma musique ; ils sont tous actifs sur Paris. L’enregistrement que j’ai réalisé documente leur parcours, le choix de vie liées à leur instrument, leurs histoires personnelles, la musique qu’elles/ils aiment écouter et jouer. Comme dans un dialogue différé, je pense ces témoignages comme des documents dans lesquels je cherche un arrière-plan, une idée musicale ; la musique est aux marges des paroles ; comme si j’imaginais le son de leur histoire. C’est aussi la temporalité de l’entretien qui m’intéresse. Je voulais questionner son déploiement d’une manière sensible, sonore, intime. Le résultat de ce projet est une musique électronique avec voix enregistrées, mais le texte est un véritable entretien plutôt qu’un texte finement construit. Cela permet de composer dans une modalité de découverte. Je pense ces compositions comme quelque chose entre le documentaire, le podcast,