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Les 400 coups !

Tous les cent numéros, ou à l’occasion d’anniversaires, nous nous livrons à une petite rétrospective des années écoulées (voir Actualités). De l’été 2004 à mars 2011, c’est-à-dire entre le n° 300 et ce numéro de La Lettre du Musicien, il s’est passé tant d’événements et de façon si accélérée, que l’on peut presque dire qu’on a changé de monde. Globalisation, mondialisation, explosion de la vidéo, d’Internet et des réseaux sociaux, pays émergents, crise économique, diversité des cultures… bref, 400 coups qui ont eu des conséquences aussi dans la musique. En France, nous avons vu se succéder, durant cette période, trois ministres de la Culture : Renaud Donnedieu de Vabres, dernier ministre de Jacques Chirac, puis, après l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, Christiane Albanel et, aujourd’hui, Frédéric Mitterrand. Il est frappant de constater que Renaud Donnedieu de Vabres a été (jusqu’à présent) le dernier ministre à parler de la musique classique comme de « l’une des pièces maîtresses » de sa politique culturelle, en précisant : « La vitalité de notre vie musicale, la qualité de nos institutions de diffusion et d’enseignement, l’exigence et la diversité de nos ensembles indépendants sont un élément essentiel de l’attractivité et du rayonnement de la France » (LM 317, octobre 2005). Que ces paroles aient ou non été suivies d’actes, ce n’est pas ici la question. L’important, c’est qu’il paraissait normal à un ministre de la Culture, il y a tout juste six ans, de soutenir la musique classique comme l’avaient fait tous ses prédécesseurs. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Celle-ci semble être considérée en haut lieu comme un article de culture parmi d’autres, mais élitiste, onéreux, dont on a vaguement honte, et qui doit se faire pardonner en devenant un instrument de cohésion sociale. Et puis, ne faut-il pas anticiper le progrès et se précipiter vers le virtuel et le tout numérique, puisque tel semble bien être notre avenir, et surtout, celui des jeunes ? Pourtant, c’est bien réel, les conservatoires sont pleins, les orchestres scolaires ont du succès, les concerts jeune public sont en plein essor. Les salles de cinéma où ont été projetés en direct les spectacles de l’Opéra de Paris, même dans des banlieues dites difficiles, font le plein, avec, selon Nicolas Joel, une qualité d’écoute exceptionnelle. Cette année, 4 000 lycéens ont écouté et analysé les pièces, souvent difficiles, et “inouïes”, de six compositeurs d’aujourd’hui pour notre Grand Prix Lycéen des Compositeurs. 1 200 d’entre eux étaient à Paris le 17 mars avec leurs professeurs de musique pour assister à la remise du Prix et débattre sur le mystère de la création musicale. Numéro 400. Oui, la musique reste bien un élément essentiel de notre culture !
Michèle Worms 
  English version, click here.

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